Pourquoi je suis contre Google Art Project …

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Comme beaucoup d\’entre vous, j\’ai assisté dernièrement au lancement de Google Art Project qui a fait le buzz sur Internet. Google Art Project permet aux internautes du monde entier de visiter virtuellement 17 musées célèbres à travers le monde. Grâce à leur système de navigation bien connu de Street View (disponible sous Google Earth et sous Google Maps), les utilisateurs vont pouvoir se déplacer de pièces en pièces dans les musées. Et parce que cette navigation peut servir à découvrir les toiles de grands peintres, ils pourront aussi voir les tableaux dans leurs moindres détails.

Tout le monde semble en admiration devant ce nouveau service. Oui j\’admet que c\’est beau, que la résolution est impressionante, que la navigation est intuitive et que le fait de pouvoir avoir accès à des oeuvres de son canapé offre des perspectives interessantes. Cela pourrait faciliter la visite pour des personnes n\’ayant ni les moyens ni les capacités de se déplacer dans les musées. Ou pourquoi pas organiser des visites virtuelles pour des élèves en classe. Mais outre ces nombreux avantages, je ne suis pas entièrement d\’accord avec ce concept.

Vous préfériez voyager pour visiter l\’Australie ou vous contenter de rester dans votre canapé pour parcourir les rues de Sydney sur Google Street View ?

Voilà où je veux en venir. Pour moi une visite de musée est une expérience, quelque chose que l\’on doit vivre et apprécier à sa juste valeur. Quand on visite un musée on profite de l\’architecture, de l\’atmosphère, de l\’odeur et même de l\’air qu\’on respire. Les musées dégage un environnement particulier propice à l\’expression de la culture et à la connaissance. De plus, même la numérisation est en très haute résolution, les reliefs de certaines oeuvres ne ressortent pas. J\’ai peur que ce projet crée une certaine \ »paresse\ » chez le grand public qui préférera rester chez lui plutôt que se déplacer dans les musées.
Si nous commençons à éduquer les jeunes avec une images \ »virtuelles\ » des oeuvres d\’arts, j\’ai peur que ça n\’aille plus loin avec une image virtuelle de la vie. Bi

entôt Google lancera son Google Life Project qui vous permettra de sortir, de faire du sport, de voyager le tout depuis votre canapé.
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Ce Google Art Project banalise et réduit l\’expérience culturelle à une vulgaire visite virtuelle, ce qui pour moi va à l\’encontre même des messages véhiculés par les artistes.

Qu\’en pensez-vous ?

12 réflexions sur “Pourquoi je suis contre Google Art Project …”

  1. Je suis d’accord avec toi pour dire que rien ne remplace le vécu, l’expérience.

    Je ne sais pas comment va évoluer l’éducation de nos enfants (vont-ils évoluer vers une image virtuelle de leur vie comme tu dis?) mais je trouve que le service peut aider les futurs visiteurs à repérer les oeuvres qu’ils voudraient voir.

    C’est comme google map; le principal usage que je lui trouve est de faire du repérage.
    Bon, c’est vrai que du coup, cela enlève un peu la possibilité de se perdre et de demander son chemin à une belle inconnue. Mais on peut toujours simuler que nous sommes perdus 😉

    1. Ha ha ! c’est sur que les opportunités de rencontres sont diminuées si on connait déjà tout du musée, ou alors l’alternative serait de faire le guide hyper cultivée pour la charmante demoiselle ;).
      L’utilisation de repérage est interessante mais j’ai peur que les gens s’en contente et n’aille plus du tout dans les musées.

  2. Le fait que les gens se contente de repérages pour ne pas aller visiter les musées est un risque. Hélas, nous ne pouvons rien pour eux s’ils s’enfoncent dans la médiocrité.

    Cependant, cela me fait penser aux personnes qui sont dans l’incapacité de se déplacer. Dans ce cas, le projet peut leur permettre de découvrir des choses qu’ils n’auraient pu jamais décrouvrir.

    1. Oui c’est à double tranchant, il y a ceux qui vont être plus curieux pour aller sur place et ceux qui vont se contenter de regarder de chez eux, mais quelque part on dira que c’est leur problème. Après c’est sur que pour des personnes qui ne peuvent pas y avoir accès ce serait une belle opportunité !

      1. Premièrement on dit « paresse ».
        Ensuite, les gens qui ne vont pas au musée n’iront pas moins parce que Google Art Project existe. Déjà il faut être sacrément au courant pour accéder à ce projet, et donc s’intéresser au monde de l’art. Donc tout ce qui peut se passer c’est de rendre service aux personnes intéressées par ces lieux et ces tableaux, de par le détail des peintures mais aussi de l’architecture (j’ai pu observer les détails du salon de mars de Versailles depuis GAP alors que là bas je prête plus attention au mobilier, par exemple).
        Quant à nos enfants, je les envie d’avoir autant de ressources, et comme tu le dis, non, on n’ira pas à sydney à partir de GST parce que rien ne remplace l’expérience. Et que lire un livre sur l’IPAD ne remplace pas ce livre avec son odeur et son histoire, de même que lire lemonde.fr me fait moins peter les plombs que lire le monde et me mettre de l’encre sur les mains.
        A moins que nous soyons de vieux cons, je ne pense pas que cela puisse t être remis en cause, en tout cas pas par GAP.

  3. Je ne partage pas ce point de vue: celui qui va passer des heures à visionner de manière virtuelle des oeuvres d’art est vraiment un passionné, il ne fait que « satisfaire » sa curiosité, d’une manière virtuelle certes, mais à la façon d’un passionné qui collectionne les livres sur l’art.
    Au contraire, en voyant toutes ces oeuvres d’art, de nouveaux intérêts pour des peintres peuvent émerger.
    Cela sort un peu l’art de son moule « élitiste » et froid que véhicule certains musées.

    Quand je vais sur google map, cela n’enlève en rien mon envie de voir la ville, au contraire cela stimule et décuple l’envie de la découverte.

    Mais je comprends cette crainte, la peur du « tout virtuel », mais je ne crois pas qu’elle soit réellement fondée.

    NowMadNow

    1. Merci pour ton commentaire. Comme tu le dis un passionné va regarder virtuellement mais si il est vraiment passionné il se rendra aussi sur place. En decouvrant de nouvelles oeuvres, de nouveaux peintres, je pense qu’un vrai passionné ne se contentera pas du virtuel, il aura aussi besoin de visiter réellement.

  4. Pour ma part je dois dire que je fréquente souvent le service Google Art Project (ou Google Street View) mais comme il a été dit plus haut : pour assouvir une passion dévorante pour l’art, l’architecture et la culture. Ce qui m’a amené à plusieurs reprises de me programmer des excursions et des petits voyages vers ces lieux que j’avais déjà visité en virtuel.
    Au contraire, je trouve que ces services Google incitent à aller voir sur place. Parce que, oui, rien ne remplacera jamais le vécu. Sur une photo, même en 3D, on ne verra jamais tout. J’ai ainsi pris connaissance de petites églises particulièrement intéressantes en France avec Google Maps et du coup, je suis allé les visiter en vrai. Et j’ai même rapporté des photos que j’ai à mon tour mis en ligne.

    Vous voyez, je ne suis pas contre tous ces services numériques proposés par Google. Au contraire, pour les passionnés, les voyageurs, les férus d’art et de culture, c’est un outil formidable. Et c’est justement ce que cela doit rester : un outil.

    Après tout, quand j’étais petit, j’étais friand d’encyclopédies et je rêvais déjà dans mon canapé devant les photos de la Joconde ou de la Venus de Milo. Ce qui ne m’a pas empêché d’aller les voir « en vrai » plus tard…

    1. Merci pour ton retour Yann.
      j’espère que la majorité des utilisateurs de Google Art Project seront comme toi et ne se contenteront pas juste du virtuel.

      1. Je pense aussi que le virtuel ne peut pas remplacer une réalité sensorielle, alors je considère plus google art project comme un nouvel outil plutôt que comme un réel concurrent des musées. De son canapé on prend un livre et on découvre peinture et sculpture, ou on prend son ipad et on regarde google art project. Alors Google art project plutôt concurrent des livres que du réel ?

  5. Cela peut être un bon moyen de donner envie d’aller visiter les musées et de les promouvoir. C’est à double tranchant car, comme tu le dis, cela va tenter beaucoup de monde de visiter depuis le canapé. Ceci dit, rien ne remplace la visite elle-même, d’observer les vraies couleurs au lieu de passer par le filtre de l’écran de l’ordinateur.
    En revanche, quand tu dis que « Bentôt Google lancera son Google Life Project qui vous permettra de sortir, de faire du sport, de voyager le tout depuis votre canapé. », ça, ça existe déjà et ça s’appelle la Wii. (ou la Xbox360 ou la PS3) 😉

  6. Je suis entièrement d’accord avec toi à la condition que tu me paye le billet pour aller voir ces œuvres dans les différents pays où elle se trouvent. Quand je peux aller dans un musée, j’y vais. Même plusieurs fois dans un même musée. Mais pour le moment seulement en France car j’ai pas vraiment les moyens de me payer le billet pour Honk Kong, New York et Sydney. Donc merci Google Art Project de me permettre d’accéder à des choses qui me serait resté inaccessible encore quelque temps.

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