On assiste depuis quelques années à l\’explosion des livres électroniques et des e-readers comme le Kindle d\’Amazon, le Sony Reader, le Cybook…et dernièrement le Fnacbook. Les tablettes tactiles elles aussi permettent la lecture des ebooks comme la Samsung Galaxy Tab et l\’iPad d\’Apple. De nombreuses plateformes proposent la vente de ebooks : Amazon, Fnac, ainsi que d\’autres sites spécialisés.
Etant étudiant, je devais tout le temps me balader avec mes livres, mes cours, mes polycops et ça devenait de plus en plus encombrant. Il y a 5 ans j\’étais l\’un des premiers à avoir un \ »ultra portable\ », il y a 3 ans j\’avais acheté mon premier netbook pour prendre mes notes de cours dessus. Tout le monde me disait que c\’était trop petit, pas pratique et juste pour se la péter. Moi ça ne me dérangeait pas je pouvais avoir mes documents et mes cours avec moi partout où j\’allais avec une bonne autonomie. 1 an après tout le monde dans l\’amphi en avait un… Quel est le rapport ? Tout simplement que juste une minorité des gens sont sensibles aux innovations, les autres restent longtemps septiques et attendent que ça devienne un effet de masse…et les ebooks en font parti.
Alors ebook ou pas ? ?
En bon geek que je suis, toujours à la recherche d\’innovations, j\’ai craqué pendant mon séjour d\’étude à Berkeley en Californie l\’été 2010 pour le Sony Reader Touch Edition. Pourquoi ? J\’étais limite en poids avant de prendre l\’avion à l\’aller et je devais encore acheter des livres et polycopiés pour les cours (que je souhaitais conserver), le retour s\’annonçait donc compliqué. La situation devenait pénible et j\’en avais marre de m\’encombrer. En plus je ne suis pas un grand fan de la lecture sur l\’écran d\’ordinateur.
J\’ai donc décidé de me prendre un Reader pour transporter et lire mes livres sur un support confortable et leger. Il faut avouer que l\’encre électronique offre un rendu très impressionnant proche d\’un livre classique. La plupart des livres qui sortent actuellement sont disponibles au format physique et électronique. Le format électronique coute généralement 20% moins chère et est disponible en format epub ou pdf. L\’autonomie est généralement très très longue (1 semaine ou plus). Il est possible de stocker énormément de livres : 3500 livres pour 4Go, mais bon…vous pensez bien qu\’il est inutile d\’avoir autant de livres, le stockage peut être donc utilisé pour des MP3, des photos ou des documents plus lourds.
Bizarrement le reader m\’a redonné le gout de lire, certainement par la facilité à trouver et transporter les livres sur un petit support. Par contre les readers montrent vite leur limite lorsqu\’il s\’agit de lire des pdf plus lourds, notamment ceux qui contiennent des images. Moi qui espérait pouvoir lire des bandes dessinées, des magazines et des articles numérisés, j\’étais bien déçu, le reader convient principalement aux livres, les documents plus lourd sont quasi illisibles. Aussi je rencontrait quelques difficultés à lire dans les endroits peu éclairés, j\’utilisais donc une petite lampe pour livre.
Comme l\’usage devenait limité j\’ai revendu mon reader et je me suis tourné vers l\’ipad. Plus d\’encre électronique et d\’effet papier. Mais au final le rendu sur \ »iBook\ », l\’application de lecture de livre sur l\’iPad, est très agréable. Le retro-éclairage permet de lire en toute condition et l\’animation pour tourner les pages donne la sensation de lire un vrai livre. Les PDF sont très agréables à lire et là plus de problème de ralentissement et de plantage, je zoom, dezoom, change de page sans problème. J\’avais enfin trouvé le support idéal pour lire mes livres et mes documents. Bien entendu l\’iPad fait plein d\’autre chose, mais concernant la lecture de livres électronique je lui donne 10/10.
En conclusion, je dirai que ceux qui cherchent à lire uniquement des livres (textes purs) les readers permettent de se rapprocher le plus possible d\’un rendu papier. Par contre si vous cherchez à lire des documents plus lourds comme des pdf, magazines, images… en plus des livres, une tablette tactile sera plus adaptée (j\’ai donné l\’exemple de l\’iPad que j\’ai pu tester mais les autres tablettes doivent donner un résultat plutôt similaire).
Si le marché de l\’ebook n\’a pas encore explosé, les opportunités sont très grandes, cependant les prix du marché restent encore trop élevés. Les plateformes proposent de plus en plus de livres électroniques mais les prix ne baissent pas pour autant. Aussi on préférera bien souvent avoir un bon livre entre les mains pour apprécier sa valeur, son odeur et son toucher, plutôt qu\’un fichier électronique. Personnellement, si je prends de plus en plus de livres en ebook pour faciliter ma mobilité (principalement les livres d\’apprentissage), il m\’arrive toujours d\’acheter des fictions en librairie. Après je les offre à des proches, je les revends ou j\’en fait tout simplement un don.
Je pense que les livres sont loin de mourir et que le papier à encore de beau jour devant lui, rien ne remplacera la valeur et la personnalité des livres ! L\’ebook sont pratiques : avoir toute sa bibliothèque, ses documents et ses cours dans le sac à dos ça allège la vie, mais ils ont encore leurs limites.
Et vous alors ? Plutôt livre classique ou ebook ?
Etant donné l’url de mon site, on peut penser que je ne vais pas défendre les livres papier… et bien si ! Les livres ont de nombreux avantages :
– On peut les lire au soleil, ce qui est plus compliqué qu’avec un iPad
– Ils sont gages d’un certain niveau de qualité, étant donné que tout le monde peut écrire un e-book, mais un livre c’est plus compliqué
Cependant, les e-books présentent de nombreux avantages, et le principal comme tu le dis c’est que c’est plus léger ! Et lorsqu’on accumule les bouquins, il faut avoir de la place… De plus certains e-books sont de qualité et n’existent pas en livre papier.
Aujourd’hui il y a plus de lecteurs de livres papier que d’ebook.
A mon avis, le passage au tout numérique pour les livres et les journaux se fera lorsque les écran souples seront démocratisés et que l’on pourra vraiment avoir un « journal numérique ».
Merci pour ton commentaire. Je rajouterai même que l’avantage du livre papier est la sécurité, car je pense que c’est moins dangereux d’avoir un livre dans le RER qu’un iPad, les readers sont des produits encore « haut de gamme » qu’on ne peut pas se permettre d’afficher n’importe où.
j’avais lu que les lecteurs de journaux électroniques n’étaient pas les même que les lecteurs de journaux papier, je me demande si c’est le cas pour les ebooks. En general les ebooks que je prends existe également en papier, sauf ceux que je prends sur les blogs ou les documents. Quand je souhaite acheter un livre je regarde toujours si il est disponible en format électronique sauf si c’est un livre qui me plait vraiment beaucoup.
Contrairement à l’audio et la vidéo, je pense que le livre aura beaucoup plus de mal à passer au tout numérique.
Merci Johann pour ce très intéressant retour d’expérience ! Quelques remarques :
1) Dommage qu’un terme n’arrive pas à se dégager pour ces machines. E-book, ça me fait plus penser aux fichiers eux-mêmes, qu’aux appareils servant à les lire, notamment, en tant que blogueur. J’aime bien le mot « liseuse ». Dommage qu’il ait du mal à percer…
2) J’ai testé aussi il y a quelque temps un e-book reader, mais la réactivité était trop faiblarde (c’était du bas de gamme) et, surtout, je me rends compte qu’il est très difficile de lire du PDF format A4 sur la plupart de ces machines. Le format ePub est le mieux approprié, pour pouvoir s’adapter au format de l’écran, mais souvent, il faut alors faire la conversion soi-même avec un logiciel comme Calibre. Ca devient lourd à gérer.
3) Malheureusement, l’offre en Français de livres au format e-books, reste assez limitée. C’est en tout cas ce que j’ai constaté, il y a environ un an, quand j’ai commencé à m’intéresser au sujet. Je ne sais pas si ça a évolué.
4) Finalement, depuis peu, je lis surtout des blogs en ligne. C’est donc du format web, que je ne peux lire que sur un ordinateur. Ou à la rigueur une tablette : je n’ai pas testé, mais j’ai un peu peur de la petitesse de l’écran.
Conclusion, la machine idéale adaptée à tous les contenus, n’existe pas encore. Mais j’ai cru comprendre que beaucoup de projets vont un peu dans ce sens.
Merci Olivier pour ton commentaire, je vais te répondre sur chaque point :
1) C’est vrai qu’on a droit à des readers, des ebooks et chaque appareil a son propre nom. Faudrait trouver une appellation générale genre : liseuse, reader, « tablette de lecture » 🙂 ? Ca aiderait deja à la démocratisation car j’ai l’impression que chaque marque lance son truc de son coté.
2)Quand j’avais mon Sony Reader le logiciel de synchro était juste inutilisable, Calibre est pas mal pour la conversion et la synchro mais pas encore le top du top. Encore une fois sans simplifier l’utilisation ça aura du mal à se démocratiser. Seul les fichiers contenant que du texte sont vraiment lisible sinon c’est trop lent.
3) Ca évolue (lentement…) amazon propose de plus en plus de livre, la Fnac également, et sur la bibliothèque de l’Applestore s’étoffe peu à peu.
4) Les lecteurs de flux rss sur l’ipad sont vraiment pratiques pour lire les blogs.
Je pense que la machine idéale n’existera jamais car il y aura des corrections à apporter, mais on se rapprochera de plus ne plus de ce qu’on recherche.
C’est quelque chose que je ne m’explique pas. Mais j’ai du mal à me concentrer sur les e-books. Pour moi, rien, de mieux qu’un vrai bouquin. L’odeur du livre, tourner des pages cornées, contempler la couverture, faire l’intello dans le métro…
Non il faut dire que sur certaines choses je suis un peu vieille école, par exemple je continue à acheter des vinyls.
Il y a un effet authentique que tu ne retrouves pas dans les MP3 ou les e-books.
J’aime bien le « faire l’intello dans le métro » :). Au moins quand tu as un livre les gens ne regarde pas forcément tes pages, quand tu as un ebooks ou un ipad ils ne peuvent pas s’empecher de regarder ton écran et ça devient vite
chianténervant, surtout que ça crée l’envie chez certain. C’est sur que le materiel aura toujours plus de « personnalité » il m’arrive de temps en temps de m’acheter des DVD ou BR des films que j’ai vraiment beaucoup aimé après les avoir vu au cinema, et j’achète toujours des bons livres avec une belle couverture que je sais que je garderai ou que je prêterai à mes proches. Mais la plupart du temps je reste numérique, question pratique pour mes voyages.Au début j’avais du mal à me concentrer sur les ebooks, c’est une question d’habitude.
La conclusion de cet article est très bonne : à chaque type de document son outil.
Par contre, j’ai un peu la démarche inverse, ayant commencé à lire sur iPad (2) je me tourne de plus en plus vers mon Kindle qui s’avère plus léger et plus confortable pour les yeux.
Sinon, moi aussi j’ai sauté sur le EEEpc 701 dès sa sortie (et on m’a aussi regardé de façon étrange) 😉
Un livre c’est plus que des mots les uns à la suite des autres. C’est un objet qui a une histoire, une odeur, etc. et pour l’instant rien n’offre tout cela en format numérique.
De plus, les tablettes n’ont pas un gros avantage par rapport aux petits notebook (dimensions, poids, fonctionnalités, etc.), donc je ne pense pas qu’elles auront tant de succès que ça dans le futur, mais je me trompe peut être…
Le succès est déjà bien présent en Amérique du Nord.
Après le débat aurait pu etre le même sur la musique: un bon vieux vinyl a une histoire, est-ce pour autant que la musique dématérialisé n’a pas fonctionné ?
La comparaison avec la musique n’est pas la meilleure selon moi. CD ou Vinyle, la musique reste inféodée à un outil de lecture : platine, lecteur CD, … et de restitution : enceintes, casque. Le livre matérialisé se suffit à lui-même. Mais surtout, la musique dématérialisée n’a pas encore trouvé son modèle économique. Le chiffre d’affaire de la musique a été divisé par deux entre 2000 et 2010 ! La musique dématérialisée « légale » reste marginale et représente moins de 20% du chiffre d’affaire de la filière.
Le livre ou l’ebook sont à la merci du même problème : le modèle économique. Tant que l’on reste sur des produits à faible diffusion, le risque n’existe pas. Mais pour les best sellers, on les retrouve déjà partout sur les sites de PeerToPeer ! Alors sera-t-on condamnés à passer par des formats propriétaires type Kindle ou à limiter le prix de nos eBooks à 1.99 pour dissuader leur piratage ? L’avenir est loin d’être dégagé…
Le livre papier est aussi un « objet ». Un objet qui peut être beau, qui peut être offert, qui peut être archivé, qui va vieillir, qui va avoir une patine, qui va avoir une odeur… le livre « dématérialisé » n’a rien de tout celà, donc il ne pourra pas se substituer totalement au livre « objet ».
Pour l’eBook se pose encore la question de son exposition. Une fois passé le cercle des intimes ou des lecteurs de notre Blog, quelle visibilité pour l’objet dématérialisé ? Le Kindle Amazon ? C’est encore TRES marginal en France…
Bonjour Philippe,
Il est vrai que le livre a une grande valeur materiel dans le temps. Après il y a beaucoup de livres: celui qu’on va laisser au fond du placard, qui va prendre la poussière et qu’on va finir par revendre, et celui sur lequel on va revenir, celui qu’on va préter ou donner à ses enfants… Voilà pourquoi personnellement je prends beaucoup d’ebooks, ne serait-ce que pour le côté pratique et léger car je bouge beaucoup. Puis si un livre est pour moi exceptionnel et mérite sa place dans une bibliothèque, je prends sa version papier en collection 🙂
Je ne remets pas en cause la valeur des livres, je dis juste que les supports évoluent mais le contenu lui reste le même, je pense que c’est un éternel débat de gout et de génération.
Je ne porte pas beaucoup de valeur au « matériel » c’est pour cela aussi que j’apprécie les ebooks.
Johann